Arrivée
du train à Erevan sous la pluie. Les enfants se rendorment un morceau dans
notre hôtel en sous sol. Départ en taxi pour le monastère de Geghard à 20 km
d’Erevan. En décor le mont Ararat, situé chez les turcs, la frontière est juste
là. Les arméniens pourraient être une lamentation continue. Ils trainent comme
un boulet le génocide de 1915 très peu reconnu comme tel dans le monde. Les
turcs ne veulent pas en entendre parler pour plein de raisons. Le mont Ararat
enneigé est perdu dans les nuages et dans le cœur des arméniens. Drôle de pays
pris dans une tenaille par l’Azerbaïdjian qui se situe à l’est mais a aussi un
territoire du côté ouest. Rude pays qui n’est finalement que montagnes sans le
moindre littoral.
Nous passons sur une route le long de laquelle sur la première portion les moutons remplissent leur rôle de viande sur pattes et nous pouvons en voir un dont la carotide est tranchée en deux temps trois mouvements, comme ça sur le bord du bitume.
Le
monastère en pierres sombres est isolé dans les montagnes et la construction
est semitroglodytique avec des excavations. Dans l’une d’elles on trouve une
source d’eau. Très bel endroit sobre et à l’état brut. Des croix
spécifiques de l’église apostolique (les Katchkars) sont gravées directement
sur les murs de l’église, extérieurs et intérieurs et aussi sur les murs de
l’enceinte et des salles contiguës à l’église.
Dans une pièce attenante à la
salle principale de cette petite église, sorte de chapelle cachée, a lieu une
cérémonie religieuse. C’est l’étourdissement complet, nous sommes restés très
longtemps et nous aurions pu rester des heures, jusqu’à
la fin de cette interminable messe. C’est assez folklorique, très ritualisée
s’il faut le dire différemment. Un homme joue le premier rôle avec une crosse
d’évêque, une sorte de cape rigide comme celle des playmobils brodée d’or,
elle court le long de son corps jusqu’au sol. A ses côtés 4 ou 5 assesseurs en
tenue bleue l’assistent et tiennent pour certains d’entre eux un bâton à
l’extrémité duquel est disposé un disque métallique brillant sur lequel
viennent taper de petits objets aussi métalliques lorsqu’ils agitent leur
instrument ce qui lui procure un bruit de tambourin. Ce n’est pas cette mise en
scène qui nous tient en haleine mais les chants. Aux hommes qui s’expriment à
l’unisson répondent des femmes, au pied de l’estrade, elles sont six et
chantent à merveille sous leurs légers voilent. Leurs mélodies à plusieurs voix
sont extraordinaires, nous restons pétrifiés.
Visite ensuite d’Erévan, ville pas très sexy. Nous passons cependant 2 heures heureuses à visiter le musée d'art contemporain en plein air (et aussi intérieur), inachevé, bâti en terrasses successives (le lieu est appelé Cascade) montant assez haut au dessus de la ville. Les sculptures sont pour la plupart jolies ou attirantes (Botero par exemple) et les enfants prennent autant de plaisir que nous à les regarder tout en gravissant la colline sous un soleil de plomb.
Visite ensuite d’Erévan, ville pas très sexy. Nous passons cependant 2 heures heureuses à visiter le musée d'art contemporain en plein air (et aussi intérieur), inachevé, bâti en terrasses successives (le lieu est appelé Cascade) montant assez haut au dessus de la ville. Les sculptures sont pour la plupart jolies ou attirantes (Botero par exemple) et les enfants prennent autant de plaisir que nous à les regarder tout en gravissant la colline sous un soleil de plomb.