vendredi 12 juillet 2013

Iran, fin


Mashhad se termine par une journée fériée. Les rues sont désertes. Nous laissons le temps couler et passons un bon moment dans un parc à côté de l’hôtel. Je discute avec deux femmes venues pour le shrine de Reza. L’une d’entre elle est journaliste, 36 ans. Elle m’indique en joignant les deux mains sous une joue que son mari s’est endormi pour toujours tué lors de la guerre contre l’Irak. Cela me fait penser à toutes ces photos d’hommes, exposées le long des routes avec en fond le drapeau iranien tués lors de cette guerre et régulièrement égrainées sur le côté du bitume comme martyrs utilisés pour nourrir un nationalisme exacerbé.
Louna s’achète une bague en turquoise, m’offre une petite turquoise souvenir. J’oublie le téléphone dans un taxi qui ne décrochera ensuite jamais à nos appels insistants. J’échange des euros dans la bourse de rue après une âpre négociation.
Nous quittons Mashhad le lendemain matin sans avoir pu rappeler nos hôtes d’un soir l’avant veille. Un taxi vient nous chercher à 6 heures et demie. La voiture se transforme rapidement en dortoir collectif et ma gorge est un peu sèche de vivre ces dernières heures iraniennes en regardant mes chéris pêle-mêle à l’arrière abandonnés dans une prolongation arrachée à la nuit trop courte. Nous passons à travers les montagnes en montant assez haut. Encore un paysage magique, les champs de blé se multiplient au bas des pentes.
Après 3 heures de route nous touchons le bout de l’Iran à Bajgiran, il faut se résoudre à sortir de la voiture et clore le chapitre perse. Notre vagabondage est rempli de périples dans le périple et les enchaîner sans pause laisse parfois un goût étrange. En franchissant une frontière on laisse certes un pays derrière mais on en trouve aussi un nouveau de l'autre côté. Alors, allons voir.

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