Dans la série
chacun dans ses frontières et tout ira mieux, j’ai nommé le Turkménistan. Ce
pays, dirigé par un très gentil garçon, n’est pas tout à fait fermé puisqu’il
délivre (paraît il, restons méfiants) des visas et en particulier des visas de
transit de 5 jours, qui permettent de le traverser sans s’y attarder. Le but
est d’avoir l’autorisation de rejoindre l’Ouzbékistan via le Turkménistan. Pour
cela, il faut être en possession d’un visa pour l’Ouzbékistan, c’est fait
depuis quelques semaines à Paris, des photocopies du passeport, facile, des
photocopies du visa ouzbèque, c’est fait, des photos d’identité bad-face, we
have, un formulaire à remplir, nous n’avons pas, une feuille blanche pour
écrire à la main que nous voulons un visa, de transit avec lieux d’entrée et
sortie, nous avons.
Première
contrainte, s’assurer des jours et des heures d’ouverture. Facile, c’est le
dimanche de 9 heures à 11 heures, le lundi et le jeudi aux mêmes heures.
Deuxième étape,
se lever un peu tôt pour arriver à l’ouverture. Nous ne sommes pas mauvais,
juste un quart d’heure de retard sur l’heure prévue.
Troisième
épreuve, affronter les bouchons de Téhéran. Ici c’est touche-touche à toutes
les heures, le métro existe bien mais les stations sont rares (il n’y a que 3
lignes pour 15 millions d’habitants). Nous prenons donc le taxi qui met un
temps fou à rejoindre l’ambassade turkmène, les difficultés pour trouver la rue
prolongeant l’interminable parcours. Nous arrivons à 9 heures et demie en ce
dimanche, premier jour de la semaine. Pas de problème, l’ouverture est à 9
heures 30 et non pas 9 heures et, l’ouverture réelle ne se fera quant à elle
qu’à 9 heures 45.
Situation
suivante : identifier l’entrée de l’ambassade : fastoche, il s’agit
d’une ouverture carrée, de 50 cm de côté, à 1 mètre 40 du sol, barrée par un
volet de bois qui la découvre parfois permettant d’avoir accès à un
interlocuteur relativement invisible, sinon sombre et impassible. Dehors, une
vingtaine d’étudiants iraniens attendent, ils étaient déjà là à notre arrivée,
et un homme, un turc, qui manifestement travaille pour l’ambassade (ce n’est
pas évident d’emblée) ; il récupère les éléments du dossier à fournir
dehors sur le rebord d’une fenêtre. Premier problème, la photocopie du visa
ouzbèque doit être en couleur. Je fonce faire des photocopies avec Jade dans
une petite boutique difficile à trouver malgré le petit plan écrit par l’un des
étudiants, loin de l’ambassade (Jade court comme une championne, je transpire
comme un goret). Deuxième problème, se procurer un formulaire de demande. Les
étudiants sont collés sur la minuscule ouverture, nous finissons par avoir un
formulaire mais pas plus, il faut photocopier les autres. Je fonce trouver une photocopieuse,
plus proche (le noir et blanc convient), l’heure tourne et l’angoisse de voir
le volet de bois se refermer définitivement augmente quelque peu la production
d’adrénaline. La chemisette est collante, le dos ruisselle, les enfants lisent
comme des bienheureux (mais comment font ils pour rester si zen ?).
Nous remplissons les formulaires (pas trop compliqué à deux, et même à quatre
car les filles nous aident). Nous accédons enfin au fonctionnaire aimable comme
deux douanières bulgares. Il demande que les photocopies du passeport soient
aussi en couleur (le vérificateur des dossiers avait dit que les noir et blanc
suffisaient). Quelques suées plus tard nous donnons le dossier, il est onze
heures vingt et la minuscule lucarne est toujours entre ouverte. Le sympathique
agent nous redonne le dossier, il faut réécrire la demande de visa sur une
feuille A4 (nous avons été un peu négligeants à remplir notre demande sur un
plus petit format). Il est 11 heures 30 nous avons enfin fait une demande de
visa de transit.
Nous saurons si
l’épreuve est réussie à Mashhad en quittant l’Iran au nord est près de la
frontière avec le Turkménistan…pas de récépissé, juste l’espoir que cela
fonctionne, nous y croyons.
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