mardi 2 juillet 2013

L’épreuve du visa Turkmène


Dans la série chacun dans ses frontières et tout ira mieux, j’ai nommé le Turkménistan. Ce pays, dirigé par un très gentil garçon, n’est pas tout à fait fermé puisqu’il délivre (paraît il, restons méfiants) des visas et en particulier des visas de transit de 5 jours, qui permettent de le traverser sans s’y attarder. Le but est d’avoir l’autorisation de rejoindre l’Ouzbékistan via le Turkménistan. Pour cela, il faut être en possession d’un visa pour l’Ouzbékistan, c’est fait depuis quelques semaines à Paris, des photocopies du passeport, facile, des photocopies du visa ouzbèque, c’est fait, des photos d’identité bad-face, we have, un formulaire à remplir, nous n’avons pas, une feuille blanche pour écrire à la main que nous voulons un visa, de transit avec lieux d’entrée et sortie, nous avons.
Première contrainte, s’assurer des jours et des heures d’ouverture. Facile, c’est le dimanche de 9 heures à 11 heures, le lundi et le jeudi aux mêmes heures.
Deuxième étape, se lever un peu tôt pour arriver à l’ouverture. Nous ne sommes pas mauvais, juste un quart d’heure de retard sur l’heure prévue.
Troisième épreuve, affronter les bouchons de Téhéran. Ici c’est touche-touche à toutes les heures, le métro existe bien mais les stations sont rares (il n’y a que 3 lignes pour 15 millions d’habitants). Nous prenons donc le taxi qui met un temps fou à rejoindre l’ambassade turkmène, les difficultés pour trouver la rue prolongeant l’interminable parcours. Nous arrivons à 9 heures et demie en ce dimanche, premier jour de la semaine. Pas de problème, l’ouverture est à 9 heures 30 et non pas 9 heures et, l’ouverture réelle ne se fera quant à elle qu’à 9 heures 45.
Situation suivante : identifier l’entrée de l’ambassade : fastoche, il s’agit d’une ouverture carrée, de 50 cm de côté, à 1 mètre 40 du sol, barrée par un volet de bois qui la découvre parfois permettant d’avoir accès à un interlocuteur relativement invisible, sinon sombre et impassible. Dehors, une vingtaine d’étudiants iraniens attendent, ils étaient déjà là à notre arrivée, et un homme, un turc, qui manifestement travaille pour l’ambassade (ce n’est pas évident d’emblée) ; il récupère les éléments du dossier à fournir dehors sur le rebord d’une fenêtre. Premier problème, la photocopie du visa ouzbèque doit être en couleur. Je fonce faire des photocopies avec Jade dans une petite boutique difficile à trouver malgré le petit plan écrit par l’un des étudiants, loin de l’ambassade (Jade court comme une championne, je transpire comme un goret). Deuxième problème, se procurer un formulaire de demande. Les étudiants sont collés sur la minuscule ouverture, nous finissons par avoir un formulaire mais pas plus, il faut photocopier les autres.  Je fonce trouver une photocopieuse, plus proche (le noir et blanc convient), l’heure tourne et l’angoisse de voir le volet de bois se refermer définitivement augmente quelque peu la production d’adrénaline. La chemisette est collante, le dos ruisselle, les enfants lisent comme des bienheureux (mais comment font ils pour rester si zen ?). Nous remplissons les formulaires (pas trop compliqué à deux, et même à quatre car les filles nous aident). Nous accédons enfin au fonctionnaire aimable comme deux douanières bulgares. Il demande que les photocopies du passeport soient aussi en couleur (le vérificateur des dossiers avait dit que les noir et blanc suffisaient). Quelques suées plus tard nous donnons le dossier, il est onze heures vingt et la minuscule lucarne est toujours entre ouverte. Le sympathique agent nous redonne le dossier, il faut réécrire la demande de visa sur une feuille A4 (nous avons été un peu négligeants à remplir notre demande sur un plus petit format). Il est 11 heures 30 nous avons enfin fait une demande de visa de transit.
Nous saurons si l’épreuve est réussie à Mashhad en quittant l’Iran au nord est près de la frontière avec le Turkménistan…pas de récépissé, juste l’espoir que cela fonctionne, nous y croyons.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire