mardi 16 juillet 2013

Khiva, piano mais sano


Nous rallions Khiva en bus. Taxi depuis Noukous pour le terminal. Là, beaucoup de monde, des sacs, des gens qui attendent, des robes colorées, des enfants, des petits chapeaux  traditionnels ouzbeks, des taxis collectifs et des minibus. Nous en prenons un qui part lorsqu’il est plein. Ca tombe bien, nous prenons les dernières places au fond. Les gens ont presque deux fesses par siège, pas tout à fait quand même si bien que plusieurs sont assis en quinconce, le dossier étant pris par une personne sur deux tandis que leurs voisins sont légèrement penchés vers l’avant. 

Nous traversons l’aridité de la région en croisant quelques chameaux qui maintenant nous émeuvent comme les vaches de nos prairies françaises. Une vaste carrière à ciel ouvert crée un nuage de poussière immense duquel se détachent des floppées de camions et d’énormes installations métalliques révélées ou camouflées par les volutes de  fumée dense.
Nous changeons de véhicule après 2 heures et demie de route pour un bus urbain un peu plus grand, omnibus. Toujours aussi agréable de prendre des transports publics au milieu de la vie quotidienne d’ici. A Ourgentch, nous prenons un taxi qui nous mène à bon port pour terminer ce voyage de presque 4 heures.
 



Khiva va nous tenir quelques jours. Dans cette ville de taille moyenne se dresse une cité fortifiée (Ichan-Qala) qui devient notre nouveau jardin, terrain de jeux, confidente. Khiva était un fort sur la route de la soie il y a quelques siècles puis devint la capitale de la région à la fin du 16ème siècle. Elle est devenue une ville-musée, vaste décor presque trop bien restauré. L’endroit est étrange car pratiquement dépourvu d’habitants. Seuls quelques maisons groupées en périphérie de la citadelle sont de véritables lieux de vie. Nous trouvons 3 femmes autour d’un four en pisé, comme on en voit beaucoup dans la région. L’une des femmes entretient, avec des branches de fleurs de coton, le feu dans le four, dont la forme est celle d’une grosse motte de beurre avec une ouverture sur la partie supérieure. Pendant ce temps une deuxième femme étale la pâte sur un coussin après l'avoir poinçonnée de formes de fleurs qui empêchent le pain de lever. Puis, selon la technique géorgienne (ou iranienne on ne sait plus à la fin), la première femme plonge le coussin dans la gueule béante du four et colle la pâte sur sa paroi interne. Les pains cuisent vite et la troisième femme qui complète la scène nous en donne un, chaud vite englouti.

Dans cette ville des dizaines de monuments, super beaux dont les éternels mosquées, médersas et mausolées. Des dômes verts incroyables, des tours arrondies, des cours intérieures magnifiques et aussi deux immenses minarets, dressés comme des phares au milieu d’une mer invisible. Les balades du soir et parties de cache-cache dans ce décor sont gravées. 

 





Les touristes sont peu nombreux mais des étals se sont nichés dans les allées et dans les cours intérieures pour vendre des souvenirs. Les artisans ont aussi investi les lieux et en particulier les tisseuses de soie.
Nous passons aussi deux belles soirées dans la fête foraine de la ville neuve et l’ambiance est géniale. Musique à fond, lumière vacillante et dans la pénombre générale des jeux qui grincent, qui couinent de toute leur rouille. Les enfants sont aux anges. Jade a les yeux brillants et les pédalos, tirs au fusil sur renards ou canards en métal tordu nous tiennent un bon moment. L’ambiance est un peu surréaliste dans ce lieu qui de jour est sûrement peu attirant mais qui se transforme en petit paradis lorsque lumière et obscurité se disputent la primauté.

Visite aussi dans la chaleur folle toujours plus forte (plus de 40 degrés, 50 au soleil) de plusieurs forteresses (Qalas) éparpillées dans la région, dont l’usure du temps a eu raison (elles datent du 4-6ème siècle) les transformant progressivement en châteaux de sable. 


Et puis, grand moment, nous nous baignons dans un lac. Il faut dire que depuis quelques jours il fait vraiment très chaud et les enfants et aussi Phanie rêvent de sa baigner surtout que juillet a ouvert ses portes inscrivant dans la tête des enfants le séjour familial à Noirmoutier qu’ils manquent et à grands regrets.