Lever matinal.
Nous remplissons le coffre de la Lada, the voiture nationale arménienne que
nous adopterions volontiers. Après à peine 10 km, le chauffeur nous désigne les
montagnes en face de nous, c’est l’Iran. La route se poursuit encore un peu le
long de la frontière. Une ligne de barbelés, une rivière rouge no man’s land,
une autre ligne de barbelés et de l’autre côté l’Iran. Nous sommes dans un long
couloir coincé au milieu des montagnes qui s’élèvent de part et d’autre. Le
taxi nous laisse à la frontière. Nous marchons 500 mètres à pieds, sacs sur le
dos. Nous sommes seuls. Passage arménien pour le tampon de sortie puis nous
traversons le pont qui enjambe la rivière argileuse. Le moment est intense,
l’appareil photo bien fourré au fond du sac. Phanie et moi sommes un peu tendus, Maolann se fait rabrouer
illico lorsqu’il se met à parler de Barack Obama, Jade commence à chouiner pour
je ne sais quelle raison, ce qui a le dont d’aggraver un tantinet notre tension
interne. Au milieu du pont, il fait chaud, très chaud déjà, Phanie et Louna se
voilent puis nous atteignons le côté iranien. Longues vérifications des
passeports, questions sur nos métiers, la taille des villes qui nous ont vu
naitre…Ensuite un policier nous fait attendre encore une demi-heure pour poser
sur nos passeports l’autorisation d’entrée. Une sangle du sac de Phanie se
coince dans le tapis roulant où les sacs sont passés au scanner. La sangle sera
finalement sacrifiée, l’homme qui vérifie le contenu des sacs sur son écran est
très beau et souriant. Nous passons enfin. Après un passage au bureau de
change, qui nous laisse des liasses de billets comme si nous avions commis un
hold-up, nous reprenons un taxi pour Tabriz. Nous sommes en Iran, grand moment,
les montagnes sont arides par endroits mais encore très vertes ailleurs avec
des champs de coquelicots. Le chauffeur nous offre du thé tout en conduisant. Petite pause pour se ravitailler. près d'une pompe d'essence. Des camions pleins à ras bord de pastèques et
de melons stationnent le long de la route. Tabriz est atteinte 200 kilomètres
plus loin, l’hôtel est loin du centre. Nous avons rêvé ce moment et nous nous laissons maintenant confondre par la réalité.
passer de l'Arménie à l'Iran n'a pas dû trop les dépayser: finalement on passe d'une autocratie à une autre.
RépondreSupprimeron s'en fout un peu non, que ce soit une autocratie ? depuis quand l'évasion est politique ?
SupprimerBonjour quelle ville pour le passage arménie iran?
RépondreSupprimerMerci Marc