Nous nous sommes
endormis rois et reines, nous nous réveillons dans la même condition. Festin de
plus au sortir du lit. Discussion vraie avec notre turc balbutiant, notre
allemand bancal (on s’entend bien avec l’oncle qui parle aussi un allemand
proche du notre) et puis surtout les gestes, les attitudes et le lien invisible
et très fort avec nos hôtes d’Honaz. Vingt minutes après ce festin je pars avec
le père de Seval et son frère, où ? je ne sais pas. La voiture neuve est
sortie pour l’occasion. Nous descendons la rue lentement pour nous garer en
contrebas entre voitures et tracteurs à un endroit où convergent aussi d’autres
personnes. Musique à fond, des hommes dansent en plein cagnard (il est 11
heures et demie). Les femmes sont regroupées dans un jardin sur le côté. Nous
nous installons sous une tente montée dans la rue pour l’occasion, c’est un
mariage. Une enveloppe a été glissée par mon guide dans la poche de celui que
je pense être le père du marié. Quelques salutations avec poignées de mains et
aussi bises frontales (front contre front d’un côté puis de l’autre) pour les
plus proches.
Nous nous
asseyons pour manger, un plateau en fer creusé en logettes nous est
servi ; c’est surtout le bouillon avec la viande qui est difficile à
avaler. Prière collective, mains ouvertes qui viennent caresser le visage de
leurs propriétaires pour clore le bref recueillement. On parle peu. Départ 20
minutes plus tard. Les hommes et femmes en files séparées font la queue pour
accrocher sur une étole rouge portée par le marié un billet.
Retour vers la maison après visite au ralenti en voiture du bourg niché contre la montagne. Collation de beignets avec thé. On étire le temps qui se fait agréable à souhait. Les enfants profitent des balançoires accrochées à la tonnelle. Départ ensuite pour la cerisaie. Nous sommes assis dans la carriole avec l’oncle de Seval et sa femme et quelques victuailles. Le tracteur démarre, la mère de Séval est debout aux côtés de son homme (comme tous ces couples déjà croisés sur leur machine). On installe dans la cerisaie, après en avoir fait le tour, une nappe sur la table, et on déjeune-goûte-collationne-pas dîne. Un petit cousin et son anglais d’Erasmus arrive, rejoint rapidement par ses parents et son petit frère. Les montagnes enneigées sont bienveillantes, le champ de pavot violet s’anime de courbes au gré du vent, le poêle sur lequel chauffe la théière crache sa fumée blanche légère. Tout est là, tout. On range puis retour vers la maison pour un dîner succulent (courgettes, poivrons farcies). Dernière soirée, nous allons nous coucher le ventre et la tête bien remplis. Ces gens sont incroyables, fous de générosité et de bienveillance.
c'est la carriole du papa de Seval . Le papa nous a emmenés dans les champs de cerisiers;Jade |
quelle hospitalité, quel accueil....
RépondreSupprimeret une fois encore on y est avec vous. un bonheur!
Au fait, Matthieu, il me reste une question sur le cœur : tu as parlé "un autre jour" de sandwichs au poisson que vous avez goûtés : même toi ?
on nous aurait tout changé alors!
bizoux
Ce voyage a l'air tout simplement merveilleux...
RépondreSupprimerEt en plus vous nous faites voyager par vos mots et vos photos!
Profitez en bien et continuez à nous faire partager vos découvertes!
Delphine Vogt