Farhaj, un
village perdu dans l’aridité sableuse du désert, à 30 km de Yazd. Nous sommes
seuls dans la guest-house, reçus par Mohammad, et en profitons. Les jets d’eau
du bassin au milieu de la cour sont allumés pour les enfants qui se baignent
donc plusieurs fois dans cette piscine improvisée sous le soleil cuisant.
Après
une première journée d’oisiveté dans notre maison nous partons en fin
d’après-midi, à une heure où la chaleur n’est pas tout à fait passée, vers le
désert. Les enfants sont excités car nous partons en 4x4, l’aventure commence
en montant dans l’engin. Ali, qui travaille dans la guest-house, nous
accompagne. Mohammad file à toute berzingue. Nous nous enfonçonsdans les dunes
de sable à bon train. Mohammad nous la joue Paris-Dakar en fonçant vers le
sommet des dunes pour dégringoler de l’autre côté. Ca secoue, les enfants se
marrent, Phanie un peu moins et moi je flippe. Nouvelle dune, la voiture
vrombit à toute allure frontalement, au sommet un espèce de mur de sable sur le
sable, derrière on ne sait pas ce qu’il y a, ça va très vite. Nous passons le
mur pour sauter de l’autre côté, de travers, en un éclair assez violent.
J’imagine que la voiture va se renverser, ce qui n’arrive pas mais la secousse
est forte. Peur bleue générale délivrée par un grand rire collectif, non
partagé par Jade dont la pommette, l’épaule et le genou récupèrent le bleu de
la grande frayeur. Nous continuons la balade plus tranquillement pour nous
arrêter plus loin au sein de l’étendue sableuse. Promenade à pied sur les dunes.
Louna écrit des mots secrets dans le sable en regardant le soleil se coucher,
nous jouons dans les pentes que nous dévalons allongés en tournant sur nous
mêmes pour atteindre un grand vertige nauséeux.
Nous retrouvons ensuite Ali qui
a préparé un feu, la théière continue d’y noircir sa vieille carcasse. Nous
mangeons des pommes de terre braisées. Mohammad chante, Ali danse.
Le lendemain
après une matinée peinarde nous partons en début d’après-midi vers du frais.
Sur le bord d’un filet d’eau nous buvons un thé, mangeons une pastèque et aussi
un dessert iranien, le faloodeh, composé de petits vermicelles baignant dans un
jus sucré à l’eau de rose. Les oliviers nous entourent. On voit passer un
mouton affolé courant comme un dératé. Au dessus, derrière un muret de pierres
se trouve un cheval blanc. La chaleur au soleil est assourdissante et tous les
sons sont comme amplifiés. On entend comme derrière une loupe sonore les sabots
du cheval qui marche, les chants brefs des oiseaux, quelques grillons et puis
presque rien d’autre. L’impression est étrange mais pas désagréable. C’est
bizarre de ressentir que la chaleur a un son. Nous escaladons avec Maolann
quelques rochers pour nous retrouver au dessus de l’oasis, quelques maisons,
des plantations, des arbres, des canaux d’eau et plus loin le désert qui vient
se casser les dents contre la verdure miraculeuse et encore plus loin toujours
les montagnes.
Nous repartons
en voiture pour visiter une ancienne citadelle en pisé à double muraille, qui
permettait de protéger les récoltes et aussi les objets de valeur voire les
personnes en cas d’attaque extérieure au 6ème siècle. Les champs de blé aux alentours
brillent sous les rayons du soleil devenus horizontaux.
Visite d’un
caravansérail, petit tour en chameau pour les enfants puis retour vers notre
logis, les enfants au volant et accélérateur.
Nous quittons
Fahradj le lendemain en fin d’après midi après une nouvelle journée en pente
douce, à discuter de l’Iran et sa folie religieuse et politique avec la belle sœur
de Mohammad. Nous retrouvons Yazd et son terminal de bus pour partir à 19
heures vers Mashhad.
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