Mashhad se
termine par une journée fériée. Les rues sont désertes. Nous laissons le temps
couler et passons un bon moment dans un parc à côté de l’hôtel. Je discute avec
deux femmes venues pour le shrine de Reza. L’une d’entre elle est journaliste, 36 ans. Elle
m’indique en joignant les deux mains sous une joue que son mari s’est endormi
pour toujours tué lors de la guerre contre l’Irak. Cela me fait penser à toutes
ces photos d’hommes, exposées le long des routes avec en fond le drapeau
iranien tués lors de cette guerre et régulièrement égrainées sur le côté du
bitume comme martyrs utilisés pour nourrir un nationalisme exacerbé.
Louna s’achète
une bague en turquoise, m’offre une petite turquoise souvenir. J’oublie le
téléphone dans un taxi qui ne décrochera ensuite jamais à nos appels
insistants. J’échange des euros dans la bourse de rue après une âpre
négociation.
Nous quittons
Mashhad le lendemain matin sans avoir pu rappeler nos hôtes d’un soir l’avant
veille. Un taxi vient nous chercher à 6 heures et demie. La voiture se
transforme rapidement en dortoir collectif et ma gorge est un peu sèche de
vivre ces dernières heures iraniennes en regardant mes chéris pêle-mêle à
l’arrière abandonnés dans une prolongation arrachée à la nuit trop courte. Nous
passons à travers les montagnes en montant assez haut. Encore un paysage
magique, les champs de blé se multiplient au bas des pentes.
Après 3 heures
de route nous touchons le bout de l’Iran à Bajgiran, il faut se résoudre à
sortir de la voiture et clore le chapitre perse. Notre vagabondage est rempli
de périples dans le périple et les enchaîner sans pause laisse parfois un goût
étrange. En franchissant une frontière on laisse certes
un pays derrière mais on en trouve aussi un nouveau de l'autre côté. Alors, allons voir.
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