Mashhad
se dévoile à nous après un nuit de bus, dont le confort était moyen malgré son
titre de VIP. Arrêt le soir pour diner dans une aire de route. Endroit paumé dans une zone isolée, le lieu est changeant
à mesure que les cars passent, déposent leurs voyageurs et repartent. L'endroit est assez animé, tout le monde commande à manger et va ensuite récupérer sa
nourriture avec un avoir. Nous faisons de même, choisissons le plus simple et
plus courant des plats , et aussi celui que nous savons commander (riz-poulet).
Nous nous efforçons de manger vite car le car doit repartir rapidement. Les
gens attendent dehors, grignotent, s’affairent ici ou là. Phanie rencontre une
jeune iranienne qui échangera de place avec moi ensuite dans le car pendant les deux heures
de leur discussion. Pendant ce temps, à l’avant du car, un donateur anonyme (nous
n’échangeons aucun mot) m’apporte des graines de tournesol puis plus tard une
tasse de thé. Je n’arrive pas à me lasser de ces gestes bourrés de délicatesse.
Notre hôtel est assez sombre, draps jaunis, sanitaires
limite, moquette tachée. Peu importe. Dehors, des hommes amassés en groupe bruyant
spéculent sur la valeur des monnaies et s’achètent et se vendent à grands cris
des coupures en dollars et rials. Une bourse de rue, comme déjà vu à Téhéran,
folle comme toutes ces bourses où les gens font de l’argent sur de l’argent…
Mashhad, ville religieuse par excellence car s’y trouve le 8éme imam, Reza,
dont le cercueil siège au milieu d’un complexe tentaculaire au milieu de la
ville. Nous avons rencontré dans l’hôtel trois femmes (22, 26 ans et un peu
plus pour la troisième). Elles sont excitées par leur pèlerinage, très
croyantes, certaines que Reza va les aider pour tout, l’argent en particulier.
Elles nous accompagnent vers le Shrine après avoir donné un chador à Phanie,
prété un couvre-corps à Louna à Jade et montré comment le
mettre.
La visite du complexe est super impressionnante. Il y a une foule énorme (anniversaire de la naissance du 12ème imam oblige). Des cours immenses se succèdent, on y vient par de nombreuses portes. Tout est en mosaîques, les coupoles sont dorés, des imams prêchent, leur visage est projeté sur des écrans géants, on voit de nombreux arabes en djelabbah coiffés de leur sheish. Une immense cour remplie de priants avec toutes ces femmes en chadors sombres se levant, s’agenouillant plusieurs fois, c'est dingue. Les filles veulent absolument que nous allions jusqu’à la cage dorée enfermant leur oiseau sacré, ce qui n’est habituellement pas autorisé pour les mécréants que nous sommes. On nous offre des bonbons. Pendant un temps qui dure, à force d’attendre que les portes s’ouvrent, que les policiers de la mosquée veuillent bien nous laisser passer après des pourparlers sans fin avec nos guides, Rafi, un guide de la ville nous invite par téléphone à diner chez des amis qui veulent accueillir des étrangers. L’heure tourne nous repoussons plusieurs fois l’heure de rendez vous avec Rafi. De paien indésirable, notre statut passe à celui d’hôtes privilégiés et les policiers religieux s’occupent de nous, nous prennent par la main. Trois jeunes nous mènent Maolann et moi au cœur du shrine. Nouvelle pièce scintillante de ses millions de miroirs que je vois briller en double dans les yeux de Maolann. Les hommes nous mènent jusqu’à la cage. Il y a un monde fou, ils tiennent à nous faire toucher la sépulture sur laquelle les hommes se bousculent, pleurent. Ca sent le bouc, nous sommes compressés, Maolann est porté par dessus quatre rangées d‘hommes pour toucher les barreaux, mon bras est guidé aussi jusqu’à la cage. Tout ça est très impressionnant et fait peur. Nous rejoignons finalement les filles qui de leur côté se sont approchées sans toucher la cage dorée. On nous offre deux posters du complexe religieux et tant bien que mal nous réussissons à nous dégager pour rejoindre la sortie, les filles voulant encore rester car on leur promet de payer nos chambres d’hôtel, de leur donner du riz pour leurs familles…
La visite du complexe est super impressionnante. Il y a une foule énorme (anniversaire de la naissance du 12ème imam oblige). Des cours immenses se succèdent, on y vient par de nombreuses portes. Tout est en mosaîques, les coupoles sont dorés, des imams prêchent, leur visage est projeté sur des écrans géants, on voit de nombreux arabes en djelabbah coiffés de leur sheish. Une immense cour remplie de priants avec toutes ces femmes en chadors sombres se levant, s’agenouillant plusieurs fois, c'est dingue. Les filles veulent absolument que nous allions jusqu’à la cage dorée enfermant leur oiseau sacré, ce qui n’est habituellement pas autorisé pour les mécréants que nous sommes. On nous offre des bonbons. Pendant un temps qui dure, à force d’attendre que les portes s’ouvrent, que les policiers de la mosquée veuillent bien nous laisser passer après des pourparlers sans fin avec nos guides, Rafi, un guide de la ville nous invite par téléphone à diner chez des amis qui veulent accueillir des étrangers. L’heure tourne nous repoussons plusieurs fois l’heure de rendez vous avec Rafi. De paien indésirable, notre statut passe à celui d’hôtes privilégiés et les policiers religieux s’occupent de nous, nous prennent par la main. Trois jeunes nous mènent Maolann et moi au cœur du shrine. Nouvelle pièce scintillante de ses millions de miroirs que je vois briller en double dans les yeux de Maolann. Les hommes nous mènent jusqu’à la cage. Il y a un monde fou, ils tiennent à nous faire toucher la sépulture sur laquelle les hommes se bousculent, pleurent. Ca sent le bouc, nous sommes compressés, Maolann est porté par dessus quatre rangées d‘hommes pour toucher les barreaux, mon bras est guidé aussi jusqu’à la cage. Tout ça est très impressionnant et fait peur. Nous rejoignons finalement les filles qui de leur côté se sont approchées sans toucher la cage dorée. On nous offre deux posters du complexe religieux et tant bien que mal nous réussissons à nous dégager pour rejoindre la sortie, les filles voulant encore rester car on leur promet de payer nos chambres d’hôtel, de leur donner du riz pour leurs familles…
Nous
arrivons à l’hôtel où Rafi nous emmène aussitôt chez ses amis, il est 22 heures
trente, nous étions partis de l’hôtel à 19 heures. Rafi nous explique que les parents qui veulent nous recevoir ont
une fille de 13 as déprimée car ayant une malformation thoracique. Ce sera donc
une sorte d’œuvre humanitaire de notre part. La soirée est géniale, la fille de
13 ans, Parisa, a une scoliose qui l’oblige à porter un corset pendant 3 ans.
Elle parle anglais, ne paraît pas déprimée. La mère enseigne l’art de faire des tapis et en a fait plusieurs que nous voyons chez
elle, surtout des tapis muraux tapis-tableaux. C’est assez joli et du bel
ouvrage. Elle fait aussi des poteries. Lui fait plusieurs métiers, tient un
magasin d’informatique, est professeur de tennis de table, de gymnastique et
guide à ses heures (il apprend avec Rafi). Super bon diner sur le tapis du séjour
puis la soirée prend une autre tournure lorsque Rafi rentre (il est minuit 20).
La femme enlève alors son voile, Phanie aussi. Ils nous expliquent qu’ils ne
sont pas religieux du tout, que Rafi étant un guide officiel ils se doivent de
respecter les règles devant lui. Le mari raconte qu'il est obligé de faire un mot sur allah lavant chaque entrainement de ping-pong, qu'ils ont coupé les ponts (ou
l’inverse) avec la famille car pas religieux, Parisa a des notes plus basses
que ses camarades car ne prie pas….Après la visite dans le
shrine, le contraste est saisissant. Nous restons encore une heure, il nous ramène à 1 heure 30 du
matin à l’hôtel. Notre
tête est remplie et brouillée. Soirée folle, intense pour nous cinq. Cet
Iran qui nous tient, nous allons pourtant devoir le quitter dans moins de 48
heures.
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